mai 2011
par Jean-Paul Lamy
par Jean-Paul Lamy
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Certains d’entre-nous ont découvert l’art de naviguer tranquillement, à l’abri des éternels caprices d’Eole et de Poséidon, quoi qu’en pensent les ayatollahs de la voile pure et dure. Finis, les vents pas assez ou trop forts, les vagues et les embruns, la gite et le mal de mer, le seau et la pilule. Finis, les voiliers surpeuplés au détriment du confort. Finies, les grandes traversées loin de la terre et de ses commodités. Adieu, l’esprit de compétition qui, paraît-il, sommeille en nous.
Dans leur grande sagesse, les anciens d’APC ont enfin trouvé la solution : le grand appartement moderne flottant, traversant et tout confort, surmonté d’une immense terrasse : la péniche !.. A défaut d’être belle et sportive, dieu qu’elle est gironde et fonctionnelle !
Plus de roulis ni de tangage, plus de problème de place pour ranger ses affaires, Plus de cartes, de VHF et autres GPS. La sécurité est optimale, la côte n’étant jamais bien loin. Plus de défis techniques permanents, la conduite d’un « camion » ultra lent ne présente aucune difficulté, même lors du passage des écluses. Pour les randonneurs amphibies, il est possible d’accompagner le bateau sur le chemin de halage, à pied ou mieux à vélo (c’est l’annexe). Petit inconvénient toutefois : si la tranquillité paraît assurée hors saison, l’été promet de redoutables bouchons aux écluses et d’âpres combats pour les rares places de stationnement près des villages.
Avec la complicité d’une météo exceptionnelle pour ce mois de mai, nous avons flâné lentement de Portiragnes à Port La Nouvelle, en empruntant successivement le canal du Midi, le canal de jonction, puis le canal de la Robine. Nous avons apprécié un voyage, lent et paisible, le long de canaux ombragés par des platanes séculaires. Dommage qu’une épidémie oblige à abattre certains de ces arbres pour les remplacer. Du haut de la terrasse surplombant notre paquebot d’une semaine, nous avons admiré à loisir des paysages aussi beaux que variés, avec une prédominance marquée pour la vigne, Languedoc-Roussillon oblige ! Comble du luxe, nous avons même amarré notre vaisseau pour une nuit au centre de la ville de Narbonne.
La bonne entente qui a régné à bord confirme les vertus de ce type de navigation. Le confort omniprésent est propice à une ambiance sereine, si appréciée des apécéens. Pour ceux qui recherchent avant tout le repos et la tranquillité, voilà une alternative intéressante aux croisières en mer.Serait-il rédhibitoire d’être marin d’eau douce ? Certes non !