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Maquette DiaporamaA la rencontre du soleil de minuit
Croisière en mer baltique du 14 au 28 juillet 2012
par Agnès et Jean-Paul Lamy

 

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Mais qui sont donc ces vikings ?

Ils aimaient se battre et festoyer, comme les Arvernes. Ils portaient des casques ailés ou garnis de cornes, comme Vercingétorix. Leurs contrées recèlent de nombreux lacs, comme l’Auvergne. Enfin, les Suédois arborent les mêmes couleurs que l’ASM… Il nous fallait absolument rencontrer ces blonds cousins du nord. Une petite infidélité à l’Atlantique et à la Méditerranée, pourquoi pas ?

Faisant fi de toute superstition, treize vaillants marins d’APC partirent donc un vendredi treize vers Turku en Finlande et affrétèrent deux drakkars pour rejoindre Stockholm en treize jours, en visitant les îles Åland. Ce fut un beau voyage…

 

2012 Baltique JPL (1)En route vers le grand nord

Un beau voyage qui commence durement, le bus démarrant à trois heures du matin de Pont-du-Château pour nous emmener à l’aéroport de Lyon est dépourvu de toute suspension et vibre de toutes parts. Ceux qui pensaient commencer ou terminer leur nuit dans le car en sont pour leurs frais. On déplore même de légers blessés dus aux sauts de carpe répétés du lourd véhicule. A Lyon Saint-Exaspérant, l’enregistrement est un modèle de désorganisation, une spécialité aéroportuaire bien française en vogue ces temps-ci. Dieu merci, au terme du voyage, 2012 Baltique AG 14 Amorellaune splendide navigation nous attend.

Nous arrivons suffisamment tôt à Stockholm, sous un beau soleil, pour visiter la vieille ville, l’imposant palais royal, la cathédrale et les petites rues alentour. Puis c’est l’heure de rejoindre le ferry-boat de la « Viking Line » qui nous emmène de Stockholm à Turku. Du haut du pont supérieur, nous découvrons l’archipel grâce au jour qui n’en finit pas. Effectivement, la nuit sera courte, très courte. Une bonne heure d’autocar dès potron-minet pour découvrir l’arrière-pays et nous prenons possession de nos deux voiliers dans le petit port de Taalintehdas. Quelques bribes d’anglais en guise de volapük, quelques emplettes et nous voilà partis…

 

2012 Baltique PB (7)La mer baltique : un lac immense et des myriades d’îles

La mer baltique ressemble au golfe du Morbihan, en bien plus vaste. Les îles y sont encore plus nombreuses mais il n’y a pratiquement ni marées, ni courants. L’eau est peu salée, donc peu de poissons, peu d’oiseaux, mais beaucoup de cailloux. On ne rencontre pas de pêcheurs professionnels, comme partout ailleurs. Sauf vents forts, la houle n’a guère le temps de se former entre les innombrables îles. Contrairement aux craintes de certains, la température est plus que clémente et le soleil donne… Les moustiques tant redoutés ne sont pas au rendez-vous.

2012 Baltique AG 20 KaringsundC’est une mer où l’on navigue en permanence en vue de terre, dans des chenaux plus ou moins larges, certains étant parfois des canaux guère plus larges qu’une rue. Dans le dédale des îles qui se ressemblent toutes, l’identification des lieux n’est pas chose aisée. Pour compliquer la navigation, le balisage hétéroclite s’inverse de temps en temps en fonction de conventions locales difficiles à comprendre : allez savoir si l’on s’approche ou si l’on s’éloigne du continent ! La seule solution est de s’en remettre à la carte qui mentionne heureusement le sens du balisage. C’est là que tous apprécient à sa juste valeur le positionnement GPS et sa trace reportée automatiquement sur la carte électronique. Soyons réalistes : 2012 Baltique JPL (2)que la navigation traditionnelle serait difficile avec le compas de relèvement, la carte papier, la règle Cras, le compas, le crayon et surtout la gomme, on n’ose y penser ! Ici, personne n’utilise la VHF : comme on n’est jamais bien loin des côtes, le téléphone portable la remplace fort bien.

Dans nos régions plus méridionales, il est d’usage de s’amarrer l’arrière au ponton, c’est plus simple pour débarquer. Ici, on se présente par l’avant, après avoir arrimé l’arrière à l’aide d’une crosse sur la bouée prévue à cet effet. Cela simplifie les manœuvres d’accostage et préserve tout à la fois les safrans et l’intimité de l’équipage. Pour le confort des équipiers, les bateaux sont dotés de petites échelles d’étrave amovibles, plus ou moins faciles à arrimer, permettant de débarquer aisément par la proue.

Nos capitaines « voileux » dans l’âme, régatiers impénitents, manifestent un mépris hautain pour la navigation au moteur. Pour le prestige de leur image, cette éthique les oblige à louvoyer face au vent dans des chenaux étroits et à affaler la voilure au plus tard, au prix de quelques frayeurs, il est vrai. La voile est dure, mais c’est la voile !

 

La Finlande ou le bout du monde

2012 Baltique PB (2)Les îles de la mer baltique, c’est le bout du monde. On fait escale à ces nombreux pontons installés au milieu de nulle part, on y découvre quelques cabanes en bois invariablement peintes en rouge, l’une d’elles servant de chef-lieu-capitainerie-épicerie. Heureuse surprise, on y trouve un excellent saumon fumé sur place, le tout étant de passer l’acheter au bon moment. Un peu à l’écart, on découvre la cabane sanitaire, le plus souvent équipée d’un sauna où selon les mœurs locales, il sied de se mettre à poil parmi tout le monde. Juste à côté du sauna, le visiteur venant de contrées méditerranéennes reste pantois devant le nombre de poubelles dédiées, le tri des ordures étant ici une quasi-religion. 2012 Baltique DB (1)Sacrées mœurs, attention aux erreurs !

Beaucoup d’autres coutumes locales nous surprennent, la nourriture d’abord. Nous faisons une cure de l’excellent saumon local, mais force est de constater leur manie de donner un goût sucré à tout, du pain à la moutarde et même au poisson. Certains d’entre nous s’y font… Ici, tout le monde navigue avec son gilet de sauvetage dûment sanglé, les parents comme les enfants qui le conservent sur les pontons. Le nombre de chiens à bord des bateaux locaux est hallucinant, eux-aussi sont bien harnachés, fort élégants dans leur petite brassière de survie, mais jamais nous n’avons été incommodés à terre par leurs déjections. Quel bel exemple pour « toutous » nos concitoyens !

 

Entre Finlande et Suède : les îles Åland

2012 Baltique DB (4)Au soir de la première journée de navigation, c’est le dépaysement le plus complet, les îles de Stenskär et de Jurmo ressemblent à toutes les photos de bout du monde que nous proposent les magazines, de l’Alaska à la Patagonie. Un ponton, trois cabanes peintes en rouge, des bosquets, des landes et des rochers battus par le vent. Le crépuscule s’éternise et nous découvrons ce fameux soleil de minuit qui nous accompagnera tout au long de notre croisière.

L’île d’après, Kökar, se veut plus accueillante, avec son épicerie, son bar et son sauna, accrochés sur un rocher pentu. Après le sauna, les moins frileux se baignent. Comme on se rapproche du centre de l’archipel, l’escale suivante confirme notre retour progressif vers la civilisation. Degerby est un lieu de villégiature apprécié des Finlandais, régulièrement desservi par de grands ferry-boats. 2012 Baltique PB (3)Nous sommes accueillis par l’orchestre qui anime ce jour-là la terrasse du bar-restaurant-capitainerie. Plus loin, vers le débarcadère des ferrys, des attractions foraines font la joie des vacanciers venus camper ici. De vieux gréements font escale ce jour-là à Degerby et nous en profitons pour admirer ces chefs-d’œuvre de la marine en bois, bien entretenus et toujours opérationnels. Côté pratique, les ressources locales sont certes réduites, mais ô combien supérieures à celles des îles des jours d’avant. Elles nous permettent de compléter notre avitaillement. Quelques équipiers partent à l’aventure, découvrant au détour d’un chemin un ancien couvent franciscain.

L’arrivée à Mariehamn, la capitale des îles Åland, tranche avec les petites îles de l’archipel. Nous ne sommes plus perdus dans une nature sauvage, mais déambulons dans une ville moderne comme on en voit tant. A notre grand regret, l’horaire d’ouverture du musée de la marine, hébergé sur un ancien clipper, est fort réduit malgré la longueur des journées, ce qui vaut aux retardataires d’être éconduits. C’est sans regret que nous quittons la ville et son grand port pour retrouver la sérénité des îles isolées. Malgré la présence de touristes venus camper ici, nous apprécions la belle étape de Käringsund, amarrés à un ponton dominé de rochers couverts de verdure. L’après-midi, c’est l’heure de la baignade pour les moins frileux et pendant l’éternel coucher du soleil, place à la dégustation d’excellentes glaces locales dans le charmant petit bistrot du port, parmi les vieux garages à bateaux.

 

Retour en Suède

2012 Baltique PB (5)Le lendemain adieu la Finlande, c’est une brève traversée vers Arholma sur les côtes de Suède, dans un nouvel entrelacs d’îles séparées par de larges bras de mer, d’innombrables chenaux et de petits canaux. Bien que nos ancres aient quelque peu dérapé, c’est notre dernier mouillage forain dans une jolie anse relativement isolée.

Furusund marque l’entrée dans la grande métropole de Stockholm. C’est une escale remarquable. Nous profitons de l’animation des rares mois d’été : brocante de fortune et orchestre du cru. Nos pas nous conduisent le long des rues fleuries bordées de jolies maisons aux clôtures pimpantes. Nous découvrons même quelques belles demeures en bois qui ne sont pas rouges ! Après une nuit calme, nous reprenons notre navigation le long de l’étroit goulet qui permet de descendre vers le sud. Les berges sont parsemées de belles résidences, le plus souvent dotées d’un ponton et d’un sauna au bord de l’eau. 2012 Baltique JPL (4)Ce n’est pas comme en France où la loi interdit dorénavant toute construction sur le littoral et impose une libre circulation le long de la côte. Beaucoup de propriétés font état d’un luxe discret et de bon aloi. Elles cohabitent avec les traditionnelles cabanes en bois le plus souvent peintes en rouge, que l’on retrouvera jusque sur les quais de Stockholm.

Malgré le vent qui fraîchit, nos deux voiliers naviguent vers l’est jusqu’au leur prochain point de rendez-vous, l'anse idyllique de Finnhamn, bien abritée pour ne pas dire cachée au détour de passes étroites. Malheuseurement, l'un de nos bateaux rate l'entrée bien cachée de ce petit paradis et mouille dans le chenal principal. Nous poursuivons notre route vers l’île de Björskär où nous faisons halte pour la nuit dans une petite passe au milieu de rochers de granit rose, une petite Bretagne septentrionale. Ici, pas de ponton, on s’amarre face à la petite falaise. Il faut toutes les qualités d’alpiniste de l’équipier désigné pour sauter avec les amarres sur le rocher 2012 Baltique JPL (7)et les passer dans les anneaux scellés à cet effet. Le lendemain, le vent n’a pas molli et nous faisons voile vers l’île de Sandhamn, haut-lieu de la voile suédoise. Le petit port est charmant. Après avoir visité ce site renommé, nous mettons le cap sur Vaxholm. Nous décidons de nous arrêter pour déjeuner dans la petite anse de Grinda ouverte à l'ouest et qui ne nous protège guère du vent. Après un accostage plutôt musclé, l'un de nos voiliers porte secours à un autre bateau en difficuté qui finira par réussir à accoster sans notre aide. Puis nous nous faisons route vers l’ancienne cité de Vaxholm, bien défendue par son imposante forteresse. Nous déambulons dans la vieille ville qui a conservé tout son caractère. Nous abordons un autre type de navigation, inattendu, original et plein de charme le long de chenaux étroit, ce qui n'empêche pas de progresser à la voile dès que la largeur de la voie navigable et l'orientation du vent le permettent.

  

2012 Baltique PB (6)Au cœur de Stockholm

Puis le grand jour arrive, nous allons pouvoir accoster en plein Stockholm devant le musée où est exposé le « Vasa », vaisseau emblématique ayant chaviré et sombré le jour du solstice d’été 1628, lors de son voyage inaugural. Oublié des siècles durant, il a été renfloué en 1961. Nous bénéficions d’une visite guidée de l’extraordinaire musée consacré à ce navire, en français s’il vous plaît, avant de nous disperser vers les autres musées alentour, le musée Skansen en plein air, l’imposant musée Nordique, le hall des vieux canots, les anciens navires de travail à quai, il y en a pour tous les goûts.

Vendredi, il faut nous résoudre à faire route vers la marina de Svinninge pour rendre les bateaux. Nous repassons devant les quais de Vaxholm et longeons l’austère forteresse, puis nous mettons le cap vers une immense marina perdue au fond d’un profond bras de mer. Parmi les milliers d’emplacements, nous finissons par trouver, non sans difficulté, le ponton du loueur « Midnight Sun ». On comprend mieux l’immensité de ce port quand on sait que dès la fin de l’été, il faut sortir de l’eau tous les bateaux avant que la mer ne soit prise par les glaces. En quittant les pontons, nous arpentons le parc à bateaux encore désert.

2012 Baltique PB (1)Deux taxis nous ramènent au centre de Stockholm et nous prenons nos quartiers en plein centre-ville, à bord du « Malardrottningen », un grand yacht de luxe des années vingt transformé en hôtel. Certes, les cabines sont aussi exigües que celles des ferry-boats modernes, mais elles ont un charme fou, avec leur style rétro et leurs boiseries d’époque. Pendant deux jours, nous profitons pleinement de Stockholm. La ville est agréable, car l’eau y est omniprésente. Nous retournons dans la vieille cité et explorons la ville moderne, chacun s’organise selon ses envies, musées pour les uns, balades pour les autres.

 

APC et tradition

2012 Baltique AG 26 WasahamnNotre club est fier de ses traditions. Cette fois-ci, nous n’avons pas l’occasion de décerner le fameux CPA aux membres de nos deux équipages, ce sont tous de vieux matelots déjà décorés depuis belle lurette. Mais les bords se réunissent comme à l’accoutumée pour des apéritifs bien sympathiques. On arrose même au champagne, comme il se doit, l’anniversaire de deux de nos vaillants marins.

Mais le temps passe, l’heure du retour a sonné. C’est à nouveau le taxi, les avions, l’autocar, qui nous ramènent de la mer baltique à Pont-du Château. Adieu vikings, l’Auvergne nous appelle ! Quelle belle croisière « nature et découverte » : temps splendide, température idoine, vents bien présents, sites justifiant amplement le voyage, ambiance chaleureuse comme d’habitude ! Une aventure qu’on n’oubliera pas de sitôt.

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