La Rochelle

du 26 avril au 2 mai 2014

par Alain Grèze

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Sous BMS (Bulletin Météo Spécial), pertuis d’Antioche et pertuis Breton sont aussi surprenants l'un que l'autre. On pourrait s'y croire à l'abri pour pratiquer notre loisir favori, mais le vent et les vagues « copinant » nous font vite comprendre que c'est la nature qui décide et que la navigation dans ces zones ne se néglige pas. Nous le savions. Ce samedi 26 avril, les équipages de Maïgab et de Sirius sont ravis de braver un « avis de vent frais ». « Je suis content de cette météo pour voir ce que ça fait… » m'ont-ils dit. Ils ont vu…, senti…, flippé…, vomi…, et dormi... Heureusement que l'amarinage de La Rochelle à Saint-Denis d'Oléron n'a duré que cinq heures. Les bateaux filaient sous six à sept beauforts sur mer forte. Le loch de Sirius a enregistré un surf à onze nœuds et demi !

La météo nous contraint à renoncer à Royan mais ne réussit pas à altérer l'ambiance et la convivialité. Au contraire, c'est dans les moments forts que la solidarité prend corps et que les équipes se soudent.

Ce dimanche de relâche sur l'Île d'Oléron, consécutif à un avis de coup de vent annoncé, nous conduit en Rosalie jusqu'au phare de Chassiron. Nous sommes habitués à affronter des vents debout en bateau, mais pour faire avancer la Rosalie, pas question de louvoyer, il faut pédaler. Heureusement, le retour se fait au « portant » jusqu'au marché encore ouvert. Les Marennes Oléron spéciales mangées ce soir-là ont définitivement tatoué mon palais d'un souvenir exquis.

Bien que la descente sur Royan soit tentante eu égard à la météo du lundi, la perspective de trente heures de navigation avec une escale de seulement dix heures ajoutée à une probable remontée au moteur face à un petit vent, me fait renoncer. Nous irons donc à Saint-Martin. La route par le phare des Baleines est inconfortable et de trop nombreux aller-retour devant le phare de Chanchardon nous invitent au demi-tour. Le franchissement du pont de Ré est agréable mais la route en direction du nord-ouest sans eau est délicate.

Le lendemain, la mer est belle, la météo aussi. Pourtant l'unanimité se dessine très vite en faveur d'une découverte de l'Île à bicyclette… Notre intérêt pour le phare des Baleines va contribuer encore à nous raffermir les mollets. A l'aller, l'escale au Café du Commerce d'Ars m'évitera probablement une mutinerie. Le repas succulent nous requinque au point de mettre notre objectif encore éloigné à trois coups de pédales. Après la visite du site, le retour au bateau se fait dans la bonne humeur. Catherine engagée dans une remontée spectaculaire du peloton a failli être victime d'un refus de priorité, alors qu'à quelques kilomètres de là j'envoyais un anglais distrait dans le marais… Nous avons ri ensemble.

Nous envoyons et amenons deux fois le spi du phare des Baleineaux à l'entrée de la Charente. C'est un régal d'esthétique et de confort. Arrivés après la fermeture de l'écluse du bassin à flot de Rochefort nous nous posons à couple de Fluviobus, la navette de la corderie royale. Le cadre est magistral et le silence absolu. Jeudi nous redescendons la Charente pour l'Île d'Aix. La boule prise à la Pointe de Coudepont n'est pas de tout repos. Ça bouge encore beaucoup. Le zodiac est gonflé… nous aussi… et la longue balade sur l'Île est agréable. Ce périple d'ados nous ramène au bateau trempés. A l'heure sacrée de l'apéritif, nous devons nous rendre à l'évidence. La table « autonettoyante », aucune assiette n'accepte de rester dessus, fait prendre conscience aux nouveaux que la nuit va être un cauchemar. L'options « échouage » à la Pointe Sainte-Catherine est assez séduisante, mais nous choisissons le confort douche de Boyardville, où nous retrouvons Maïgab. Le dernier jour nous fait vivre une magnifique remontée vers La Rochelle sur un unique bâbord amure.

Merci Catherine, Françoise, Myriam, Denis capitaine de Maïgab, Florent, François, Laurent, Robert, Tony et Victor pour avoir contribué à rendre cette croisière…, pardon ce stage de formation accéléré, aussi agréable.