auvergne plaisance croisière

 

Croisière en Grèce - Golfe Saronique

Du samedi 7 au samedi 14 septembre 2019

Jean-Paul Lamy

 

Samedi

Six heures du matin, il fait encore une nuit noire. Six équipiers se retrouvent à La Moutade dans la cour de la maison d’Agnès. On embarque les bagages dans le coffre de toit de l’Espace de Christina. En route pour Lezoux où nous retrouvons les trois autres équipiers, pilotés par Jean-François.

C’est par l’autoroute que nous poursuivons notre itinéraire vers Genève jusqu’à Bellegarde-sur-Valserine, puis nous serpentons dans la cluse du Rhône jusqu’à l’entrée française de l’aéroport de Genève, histoire de ne pas rouler en territoire helvétique, pas question de payer la vignette annuelle suisse. Jean-Pierre a piloté le projet et les deux voitures sont parquées « sur France » à Ferney-Voltaire, tout près de l’aéroport.

Avec son coffre de toit, les robots des péages identifient l’Espace comme un poids-lourd et délivrent leur ticket en altitude, ce qui oblige Florian à descendre de voiture puis à escalader l’automate. Malheureusement ce n’est pas un gag !

Bien qu’il ne soit pas clairement balisé, nous trouvons l’entrée du long couloir d’accès français à l’aéroport de Genève. Nous déjeunons rapidement d’un sandwich à un coût aérien. Au terme d’un long dédale, les longues files d’attente pour l’enregistrement et le contrôle absorbent in fine la belle marge de sécurité que nous avions prise, on n’est jamais trop prudent ! Nous embarquons dans un avion de la compagnie Swiss, au design surprenant, le pop art quitterait-il les ghettos urbains pour décorer les grands aéronefs ? Deux heures et demie plus tard, nous sommes à Athènes, d’où un rutilant minibus noir ressemblant à un corbillard nous conduit en une heure jusqu’à Lavrion.

 

Cliquez sur les images pour les agrandir.

  
     

Tous vêtus d’un polo rose, les équipiers du loueur HDM nous accueillent. Pendant que Jean-Paul s’occupe des formalités, le reste de l’équipage, impatient, part derechef à la découverte de notre bateau Amaryllis. Jean-Pierre et Jean-Paul réalisent l’inventaire de départ le soir même, pendant que les autre équipiers s’occupent de l’avitaillement. En prenant possession du bateau, nous découvrons comme cadeau de bienvenue une bouteille d’apéritif local et un bon pour une palette d’eau minérale. La soirée se termine par un excellent diner grec sur la terrasse d’un restaurant du port.

Amaryllis est un Bavaria 45C Style presque neuf, il date de 2018. C’est la dernière version modernisée avec une esthétique soignée. A notre grande surprise, nous constatons qu’il s’agit d’un bateau français immatriculé à La Rochelle. Il est vaste avec ses quatre cabines et ses trois salles d’eau. Le carré est clair et agréable. Il dispose d’une large cuisine sophistiquée, avec trois réfrigérateurs de température dégressive, deux fours dont un micro-onde. Les toilettes sont électriques avec eau chaude au robinet. Bref, le grand confort. La plage arrière s’abaisse électriquement et dégage l’annexe blottie dans son hangar. La table du cockpit est bien étudiée et les banquettes peuvent être élargies pour former des couchettes extérieures confortables, certains les ont appréciées. Le décor de teck donne une touche luxueuse à l’ensemble. On s’embourgeoise…

     
  
     
 

L’électronique de bord est tellement sophistiquée qu’une semaine de navigation n’est pas de trop pour découvrir, d’abord son emploi basique, puis ses innombrables finesses. Les grands écrans tactiles sont omniprésents et si l’on en touche un par mégarde, il faut reprogrammer un système intégré à outrance, alors qu’il est si simple de maîtriser des fonctions indépendantes. Fierté de Bavaria, ce logiciel de bord n’est accessible qu’en grec, anglais et allemand. La France n’est donc plus ce qu’elle était !

     

  
     

Dimanche

Dès le matin, nous larguons les amarres car notre première étape jusqu’à Hydra est longue. Nous prenons le voilier en main. Le génois est plutôt court pour être auto-vireur, le mât est très haut avec quelque vingt-deux mètres. La grand-voile est à enrouleur. Toutes les manœuvres sont carénées et rapportées au cockpit, sauf le verrouillage de l’enrouleur qui reste sur le mât, difficile à atteindre par gros temps. Le pilote automatique est peu précis et le lourd bateau de treize tonnes louvoie quelque peu. Malgré sa taille, ce voilier est conçu pour être mené en solitaire avec des winches implantés très près des barres, les équipiers se gênent quand on manœuvre à plusieurs.

Après une traversée agréable, nous arrivons à Hydra, mais le port est déjà plein. Nous sommes contraints de mouiller à l’extérieur, après avoir porté les amarres arrière à terre sur l’enrochement qui protège la jetée. Non protégée de la houle, la position est inconfortable et il faut utiliser l’annexe sur trois malheureux mètres pour aller à terre. Jean-Paul reste à bord, au cas où… Heureusement, la visite d’Hydra ne manque pas d’intérêt.

     
  
     
 
     
 
     
 
     

Lundi

Nous partons vers Poros. Plongé la lecture de sa tablette, Jean-Paul découvre sur la route une crique accueillante au sud de l’île Skylli. Nous mouillons seuls dans ce site splendide, bien abrité du vent. La baignade est un véritable régal. Les plus jeunes de nos équipiers, harnachés comme des scaphandriers, partent explorer les fonds sous-marins. On les repère de loin avec leurs tubas rouge vif. D’autres nagent jusqu’à la plage déserte au fond de la petite baie. Nous prenons ensuite le temps de déjeuner sous un soleil ardent.

     
  
     
 
     
 
     
 
     

La route vers Poros longe la côte et nous slalomons entre les nombreuses îles qui barrent l’itinéraire. La profondeur n’est pas toujours suffisante pour passer entre la côte et les îles, il faut donc les contourner. Le port est un canal peu profond entre l’île de Poros et le Péloponnèse. Nous longeons la cité et trouvons un emplacement qui nous semble idéal. Avec le vent, le courant et un espace trop étroit pour se présenter correctement, Jean-Paul ne réussit pas à placer l’ancre dans l’axe voulu. Le bateau reste amarré de travers, au grand désespoir de Jean-Pierre, mais pas question de recommencer la manœuvre, assez délicate.

Nous visitons la ville de Poros, qui s’étale en longueur le long du détroit. Au fil de ruelles étroites et fleuries, nous grimpons jusqu’à l’église qui domine le site. Au-delà du détroit, la baie est très profonde et nous sommes surpris par le grand nombre de bateaux au mouillage dans ces eaux calmes.

     
  
     
 
     

Ce n’est que le soir que nous découvrons pourquoi la place que nous occupons est disponible. Elle se trouve en face du « Malibu », un bistrot plutôt banal le jour, mais qui se transforme en boîte de nuit extrêmement bruyante dès le coucher du soleil. Nous aurons droit à notre super ration de décibels jusqu’à trois heures du matin.

     
  
     
 
     
 
     
 
     

Le départ est délicat, l’ancre est difficile à remonter car elle entraine une chaîne dont nous avons du mal à nous débarrasser, nous cassons la gaffe du bord et conservons sa moitié en trophée. On la remplacera au port d’Epidaure. Le guide Imray précise bien que les bouées de mouillage ont été enlevées par les plongeurs professionnels pour préserver leur petit commerce, les chaînes restant au fond !

Mardi

Nous devons arriver tôt au petit port de « Palaia Epidavros », proche du site d’Epidaure, histoire d’être sûrs de trouver une place à quai, car le lendemain est une journée à terre pour laquelle nous devons louer des voitures. Nous avons raison d’arriver vers l’heure du déjeuner car nous trouvons un emplacement idéal. Les suivants, arrivés une heure plus tard, n’ont plus cette chance. La petite cité est charmante et nous passons un après-midi tranquille. Certains vont se baigner à la plage toute proche. Le soir, deux voitures de location nous sont apportées de Nauplie, car il n’y a pas de loueur dans le petit port.

     
 
      

Mercredi

A cinq dans une voiture, quatre dans l’autre, nous partons pour Epidaure. Nous visitons l’impressionnant amphithéâtre antique, le musée attenant et les autres vestiges de ce site archéologique majeur. Nous sommes tous saisis par le gigantisme et la beauté de ce lieu.

     
  
     
 
     
 
     
 
     

Toujours sous un soleil brûlant, nous prenons ensuite la direction de la capitale de la région, Nauplie. Nous déambulons dans la cité avant d’aller déjeuner dans une des rues soi-disant piétonnes de la vieille ville. Ce jour-là, c’est l’anniversaire de Jean-François et il nous offre le repas, quelle délicatesse ! Certains suggèrent déjà d’organiser de futures croisières autour de cette date anniversaire, allez savoir pourquoi ? Pour saluer son geste de grand seigneur, Jean-François recevra un modeste cadeau.

     
  
     

Après le déjeuner, nous nous rendons à Mycènes visiter ce site très ancien. Nous passons sous la célèbre porte de lionnes, puis escaladons l’ancienne forteresse. La chaleur est intense. Nous visitons le petit musée et quelques tombes antiques aux alentours.

     
  
     
 
     

Une fois au nord du Péloponnèse, il serait regrettable de ne pas aller voir le fameux canal de Corinthe qui relie la mer Ionienne et le golfe Saronique. Nous allons donc contempler cet ouvrage spectaculaire. Du haut du pont qui enjambe le canal, les bateaux qui transitent paraissent bien petits et la tranchée semble relativement courte et étroite, alors qu’elle mesure plus de six kilomètres de long et vingt-quatre mètres de large. En fin d’après-midi, une jolie route de bord de mer nous ramène à bord d’Amaryllis.

     
  
     

Jeudi

L’étape suivante est Egine. Après une belle traversée, agrémentée de virements de bord pour le plaisir, nous approchons de la capitale de l’île. En prenant une photo, Hélène perd son téléphone qui hélas ne flotte pas. A l’eau, allo ! Adieu répertoires et photos ! Heureusement, notre belle Hélène prend son malheur avec philosophie ! Sur notre route, nous trouvons un mouillage sympathique sur l'île Agkistri pour nous baigner et déjeuner.

     
  
     

L’ancien port est plein et nous sommes accueillis dans la nouvelle marina en construction, c’est « port palette ». En effet, nous sommes placés au bout d’un quai provisoire, construit en planches grossières mal ajustées. Comme la place d’extrémité qui nous est attribuée ne dispose pas de pendille, nous devons jeter l’ancre dans un endroit très étroit.

Egine est en fête, c’est son festival de chant. La ville est très animée. Cinq équipiers louent une voiture pour aller à la découverte du fameux temple d’Egine, là-haut vers le sommet de l’île. Le temps d’y parvenir, le site est fermé. Force est donc de le découvrir depuis sa clôture.

     
  
     
 
     

Nous passons une soirée tranquille. A l’apéritif, le Schweppes Gin fait concurrence au traditionnel Ouzo. On savoure la croisière sans se soucier du lendemain. Mais durant la nuit, un fort Meltem non prévu fait son apparition, la nuit est agitée et le vent fraîchit.

Vendredi

Il est difficile de partir de là où nous sommes amarrés. Il faut d’abord relever l’ancre et sortir de la marina en construction. L’espace entre les pontons est plus que réduit et la sortie sutuée derrière nous derrière nous est très étroite. Si le vent nous embarque, c’est la catastrophe assurée. Ce vent violent doit durer jusqu’à lundi. Au bout de quelque temps, une légère accalmie se fait sentir et le vent ne baisse en dessous de force six. Jean-Pierre et Jean-Paul se concertent et décident de tenter une manœuvre délicate, remonter l’ancre en souhaitant qu’elle n’accroche rien, puis sortir en marche arrière dans l’étroit goulet d’accès à la marina, car il est exclu de faire demi-tour avec tant de vent dans un espace si réduit. Et la manœuvre menée avec vélocité réussit parfaitement.

Une fois dehors, la mer est grosse, avec des creux de deux à trois mètres et le vent fraîchit à force sept. Nous décidons de contourner l’île d’Egine par le sud, plus abrité. Nous progressons avec la grand-voile et le génois à demi enroulés. Nous sommes inquiets pour la capote et le bimini, mais ils résistent aux rafales. Nous perdons un pare-battage et pas question de partir le repêcher. L’équipet de la vaisselle ne résiste pas à la gite importante et huit assiettes finissent en miettes au fond du carré. Nous savons faire de la mosaïque comme les Grecs anciens !

     
  
     
   
     

La progression est inconfortable, rendant les manœuvres difficiles. Un surpattage malencontreux conduit à un blocage et il faut démaniller pour libérer la manœuvre. Les voiles claquent bruyamment dans les rafales. Aucune accalmie passé le cap Sounion et bien au contraire, la houle grossit. Jean-François parvient à atteindre le pied du mât pour déverrouiller l’enrouleur de grand-voile et la rentrer celle-ci à la manivelle. On poursuit notre retour à sec de toile. Les bateaux qui nous accompagnent vers Lavrion nous donnent une image de ce qui nous arrive, ils se cabrent fortement puis replongent lourdement dans la vague.

Une fois à l’abri des digues du port de Lavrion le vent ne mollit pas mais la mer est plate. Malgré le vent, une belle marche arrière menée de loin nous amène à la place où le loueur nous attend.

Ce loueur est parfait, il ne nous tient pas rigueur du pare-battage perdu ni de la vaisselle brisée. Jean-Paul s’occupe de l’inventaire de retour et des formalités. Nous préparons nos bagages, dînons et passons la nuit à bord.

     
  
     

Samedi

Comme convenu, nous quittons le bateau à neuf heures. Nous déposons nos bagages dans le salon en plein air du loueur puis partons flâner en ville avant de boire un dernier verre sur une terrasse accueillante. A midi, un luxueux minibus, gris cette fois-ci, nous emmène à l’aéroport d’Athènes. Le vent est de plus en plus fort.

Nous déjeunons à l’aéroport. Jean-Paul découvre les charmes du « Fast bad food Burger ». Ses craintes étant justifiées, il se promet de ne plus se laisser prendre par ce qui est présenté comme un soi-disant progrès. Puis nous tuons le temps en flânant dans l’aéroport.

Après un bon vol, nous arrivons à Genève et remontons le dédale qui mène à la sortie française. Une fois les voitures récupérées, nous prenons la route du retour. Nos tentatives de manger et boire un peu sur le trajet sont infructueuses, les aires d’autoroute fermant à dix heures. A minuit, chacun a retrouvé ses pénates.

Conclusion

Avec Christina et Florian, nous avions à bord des professionnels de la vidéo, nul doute qu’ils sauront immortaliser avec talent cette belle aventure dans le golfe Saronique. Si Anne s’avère une excellente photographe classique, Jean-Pierre demeure le spécialiste des effets spéciaux, panoramas et autres vues sous-marines. Malheureusement, les photos d’Hélène sont restées au fond de la Méditerranée.

Cette croisière grecque, avec ses multiples facettes, fut un véritable régal : terrain de jeu fantastique, bateau vaste et confortable, équipage compétent et soudé, météo intéressante et plutôt variée. Finalement, nous n’avons que peu navigué au moteur et parcouru cent-trente milles en cinq jours de navigation. L’escale culturelle d’une journée à terre a été une réussite.

 

 

Tous les équipiers ont apprécié et sont apparemment prêts à recommencer. Ce type de croisière est à développer, mais si possible sur une dizaine de jours, car une semaine s’avère toujours trop courte, voire quelque peu frustrante.

Vivement l’été prochain, avec du soleil et du vent !

         
2018 APC Vignette Parcours           2018 Equipage           2018 APC Vignette Log Book

 Pour le diaporama, le temps de chargement peut être long, soyez patient !


Nous utilisons des cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site web. Certains d’entre eux sont essentiels au fonctionnement du site et d’autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience utilisateur (cookies traceurs). Vous pouvez décider vous-même si vous autorisez ou non ces cookies. Merci de noter que, si vous les rejetez, vous risquez de ne pas pouvoir utiliser l’ensemble des fonctionnalités du site.